Un amer dans le cybermonde

Suite à mon récent changement d'agrégateur dicté par la nécessité d'intégrer écrit, audio et vidéo dans une même interface, je refais le tour de certains sites pour voir s'il n'y a pas des fils « tout-en-un » ayant échappé à mon attention dans la mesure où je ne pouvais les utiliser dans de bonnes conditions.

Et le podcast d'AlloCiné fait parti de cette catégorie, car il met à disposition à partir d'un même endroit les trois informations importantes que nous pouvons attendre pour suivre les sorties des films :

1. Les dates de sorties : au lieu de donner comme date la date de mise en ligne, il est donné à chaque vidéo la date de sortie du film correspondant, un détournement de fonctionnalité extrêmement pratique.
2. La bande-annonce
3. Un lien qui envoie directement sur la fiche du film de ce même site.

Une petite interrogation tout de même, une bande-annonce étant déjà elle-même une publicité, pourquoi placer au début de chaque vidéo une publicité ? Financer la publicité via la publicité est quand même un étrange concept ;)

Parmi la pléthore d'agrégateurs, nombreux sont ceux qui ne gèrent pas les podcasts, tandis que d'autres ne gèrent que ces derniers. Et c'est un tort !

J'en ai rêvé, Rire & Chansons vient de le faire, les deux minutes du peuple, de François Pérusse, en podiffusion :)

Maintenant que j'ai mon espace d'expression propre, je vais me faire le plaisir de vous parler et de faire un peu de pub pour noisepod. Il s'agit de deux podcast, un audio, et un vidéo, qui se propose à chaque émission de nous faire découvrir un (sauf exception) groupe de metal, indus, goth et/ou rock.

C'est grace à ce podcast que j'ai découvert Jabberwock, ou encore Hypnosis. C'est d'ailleurs lors de la récente prestation de ces derniers à Paris que j'ai eu la chance de rencontrer janfi, la voix de la version audio et le faiseur en chef des deux podcasts. J'ai ainsi pu l'embêter quelques instants pour lui dire, tout simplement, merci.

Suite à la malheureuse affaire Lordi que j'ai largement commenté (ici, ici, ici, ici et aussi ici), j'en étais arrivé à la conclusion qu'on ne changerait pas la télé et les média traditionnels, et que la conclusion était donc d'aller voir ailleurs, mais où ?

Du côté de la podiffusion évidemment. Même si Lordi ne rentre peut-être pas dans la ligne de ce podcast en particulier, en tout cas celui-ci illustre à la perfection la possibilité qui nous est offerte aujourd'hui de mettre la promotion des groupes entre les mains de ceux qui l'écoutent. Bref, toujours et encore cette idée de co-création, où nous pourrions nous passer de ces intermédiaires qui étouffent la musique au lieu de l'aider à atteindre son public.

Plus un podcast a du succès, plus les différents fichiers des épisodes sont téléchargés. Un podcasteur à succès doit-il donc s'offrir un grande bande passante ? C'est plutôt gênant s'il fait vivre son podcast de manière bénévole, il ne faudrait quand même pas qu'en plus ça lui coûte des sous.

Et là, vous allez me dire, mais il y a le protocole bittorrent. Et bien oui, il y a le protocole bittorrent, et certains «lecteurs de balados» gèrent parfaitement les flux de syndication qui ne renvoient pas directement vers le fichier désiré mais vers un fichier bittorrent permettant de le télécharger :

• http://juicereceiver.sourceforge.net (anciennement ipodder), pour windows et mac
• http://ww1.castpodder.net/, pour linux
• itorrent, une sorte d'«add-on» pour itunes

Il reste cependant le problème du tracker. Et oui, tout le monde ne peut pas en mettre un en place, encore une fois un problème de moyen. Or, le protocole bittorrent propose maintenant un mode «tracker-less».

La boucle est donc bouclée, et le mariage de bittorrent et du podcasting aurait pu être des plus heureux. Malheureusement, bittorrent est un protocole p2p (c'est d'ailleurs comme ça qu'il soulage le serveur possédant la copie première du fichier), et nous savons l'insécurité juridique qui pèse maintenant sur lui en France avec la loi DADVSI.

À noter enfin qu'il se pourrait que la prochaine révision de MacOS X inclue un client Bittorrent, ce qui pourrait ouvrir la porte à la possibilité de l'utiliser avec itunes music store, auquel cas nombre de podcasts pourraient brusquement se mettre à employer bittorrent.

Le poids lourd des annonces cinéma en France vient récemment de rendre son site syndicable. Et ce n'est pas moins de 5 fils de syndication qu'il nous propose : à l'affiche, prochainement, actualités, actualités séries, actualités célébrités et le blog de la rédac' allociné.

Allociné rejoint ainsi cinéreporter, ce deuxième perdant du même coup l'atout majeur qu'il avait sur AlloCiné. Également, tout cela démontre à nouveau s'il était nécessaire que mettre en place un flux de syndication pour un site vivant de la publicité qu'elle affiche sur ses pages n'est en rien un problème.

À défaut d'être utilisé par le grand public, la syndication devient de plus en plus une évidence pour la majorité des sites (même les sites politiques s'y mettent), et il apparaît maintenant de manière plus sensible que les sites proposant une newsletter sont eux bien moins enclines à sauter le pas.

Or, c'est un tort, car si les deux ont pour but premier d'amener l'information au lecteur, la newsletter n'apporte cependant pas la souplesse de la syndication et lui reste inférieure.

Voici quelques raisons : 1)l'aggrégation des fils de syndication ne souffre pas du spam. --> On a beau faire, il est quasi-impossible de conserver une adresse email propre. Un virus, une erreur de manipulation ou une manoeuvre volontairement malveillante, et ça y est, votre adresse est connue par des personnes non autorisées, se retrouve dans les listes des spammeurs, et c'est parti. Quant à créer une adresse email par newsletter, ça serait difficilement gérable. Soit il est possible de lutter contre le spam de manière plus ou moins heureuse, mais le problème n'existe tout simplement pas avec la syndication puisque ce ne sont pas des messages qui viennent à vous, mais vous qui allez chercher automatiquement les fils de syndications qui vous intéressent.

2)L'aggrégation de fils de syndication ne vous demande pas d'adresse email. --> Du point de vue de l'utilisateur, pour des raisons évidentes de tranquilité (vie privée, anonymat, etc.), si on peut faire sans, pourquoi donner une adresse email ? --> Évidemment, pour l'éditeur, avoir un carnet d'adresse email des lecteurs peut sembler utile, mais finalement, il suffit de surveiller les accès au fichier de syndication pour savoir combien de personnes l'utilisent. Et pour tout le reste, pour en savoir plus sur les lecteurs, ce n'est pas une liste d'adresse email qui va lui en apprendre plus.

3)L'aggrégation de fils de syndication permet d'être tenu au courant en temps réel. --> en toute théorie, on peut envoyer une newsletter dès qu'il y a quelquechose de neuf, mais je pense qu'il apparaît assez évident que ça serait ingérable pour la plupart des utilisateurs, il n'y a donc qu'une édition à intervalle plus ou moins régulier. Quant aux utilisateurs qui arriveraient à configurer et utiliser leur client de messagerie pour ne pas souffrir de recevoir autant de petites newsletter, de toute façon ceux-là connaissent et utilisent la syndication.

4)Il est naturellement facile de gérer de nombreux fils de syndication et de s'y retrouver avec un aggrégateur. --> plutôt qu'un long discours, une image permet de parfaitement comprendre pourquoi. Bien sûr il est possible de s'organiser avec des newsletter, mais il faut y mettre beaucoup d'effort (utiliser plusieurs répertoires et des filtres) et malgré tout il n'y aura quand même pas le découpage par billet (une newsletter, c'est en général plusieurs niouzes d'un coup).

En résumé, et malgré le titre provocateur de ce billet, je peux comprendre qu'un site mette à disposition une newsletter (parce qu'il le faisait depuis longtemps et ne peut arrêter ce service du jour au lendemain, parce qu'il y a des gens qui n'utilisent/ne connaissent même pas les aggrégateurs de niouzes, etc.), mais cela ne doit en rien être une excuse pour ne pas proposer un fil de syndication.

Pour certains, cela fait peut-être un petit bout de temps, mais j'ai décidé de refaire le tour des sites de partis politiques, et j'ai découvert à l'instant qu'enfin ils s'y mettaient. Petit résumé de l'état de l'art :

• les différents sites des verts français sont syndicables, mais la plupart ne le sont pas officiellement, il faut aller chercher le fichier backend.php3 comme pour tous les sites sous spip. À noter qu'enfin le blog de l'intéressant Alain Lipietz n'a plus son fichier backend.php3 cassé (je vais enfin pouvoir resuivre celui-ci).
• sinon, au niveau français, seul l'UDF a également compris l'intérêt des flux rss/atom.
• au niveau européen, le PSE, le PPE et l'ELDR le font, mais pas le site des verts européens !

Ce fût un véritable travail d'équipe, Bruno replongeant dans son code autant de fois que nécessaire, moi apportant mes connaissances du méta-format XML et du format Atom, jusqu'à ce que notre fil soit valide à tous les coups.

À partir de maintenant, vous pourrez donc être mis au courant des nouvelles niouzes à partir de votre agrégateur de niouzes favori. Et si vous ne savez pas ce qu'est un fil de syndication, alors il est temps pour vous de jetter un oeil à cet article.

Notre fil de syndication est au format Atom 1.0. Nous avons parfaitement conscience que pour les 2 mois à venir, cela peut poser quelques problèmes, tous les agrégateurs ne proposant pas encore son support (Par exemple, pour Firefox et Thunderbird, les versions 1.5RC1, supportant Atom 1.0, viennent de sortir, cela ne devrait donc plus tarder avant les 1.5), mais puisque pour l'instant, nous ne proposions aucun fil de syndication, nous n'allions pas le faire au format Atom 0.3 pour recommencer dans 3 à 6 mois. Quant à notre préférence au format Atom 1.0 plutôt que RSS 1.0 (ne nous parlez pas de RSS 2.0 !), voir l'article précédemment cité.

Et comme on dirait sur slashdot : « enjoy ! » ;)